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De Teylors
Lorsque je reviens, Léon et Maurice sont en grande conversation. Ils parlent bas avec leurs voix d’hommes, graves, chaudes. Mais ils se taisent à mon approche, se regardent.
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La voiture s’engage dans une ruelle pavée étroite et s’arrête devant la porte d’un garage que Maurice ouvre avec une commande. Dans un mouvement lent, elle se met en branle, glissant lourdement sur son rail. Maurice attend que la porte se ferme avant de me faire signe de sortir de voiture. Toujours silencieusement, il se dirige vers une porte au fond du garage dont l’ouverture se fait cette fois-ci par une reconnaissance rétinienne. La porte se referme derrière mon passage. Des escaliers. Raides. Je suis Maurice.
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Matin gueule de bois. Renzo est parti au travail. Je reste là à attendre, sans savoir à quoi mène cette attente. Le regard hagard sur un horizon qui semble fini.
Enveloppée par les odeurs d’une nuit morose, je bois mon thé, assise à terre, contre le canapé. Recroquevillée. Je tente de sortir de ma tristesse en emplissant le silence de mon appartement de musique. La voix enrouée et la guitare de Ben Howard. Oats in the water et ses paroles qui font écho : « Go your way, I’ll take the long way ‘round … And if you find loss, and if you fear what you found… ».
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Fresque d'Obey
Simone, d’ordinaire si expansive et directe, semble intimidée par la présence de Renzo. Elle m’emmène à la cuisine.
- T’es sure que je peux parler librement en face de lui ?
Ah, c’est cela ! Je souris. En mode enquêtrice elle aussi.
- Oui, il sait tout.
- Et moi, Hannah, rien… Va falloir que tu m’en dises en peu plus, parce que je me rends compte que tu m’as envoyé dans un chemin escarpé et que cela rendrait la piste plus simple si tu m’en donnais toutes les clefs.
- Oui, Simone, c’est compliqué, mais oui. Dis-moi déjà ce que tu as découvert.
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Voici une interview très interessante de Peter Hook, le bassiste de Joy Division, enregistré par Le Mouv.On y parle de Ian Curtis, de la fantastique musique de ce groupe mais aussi de l'attirance nauséabonde
vers la "culture nazie".http://joy-division.lemouv.fr/
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A vous qui me lisez,
Une petite pause, pour souffler et se reposer...
Mais Hannah reviendra.A bientôt, Lili Zim
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d'après Peter Turnley
Il me suit. Je sens mon cœur battre sous chaque cellule de ma peau, à en exploser. Il me suit. Le pont me semble étonnamment vide. Les quelques rares passants circulent sur le trottoir d’en face, si loin, le nez et les yeux enfouis dans leur col pour se protéger de la bise sibérienne qui souffle en ce milieu de journée ensoleillée. Renzo est encore loin.
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Renaud, Renzo arrivés, presqu’en même temps. Présentations faites de sourires. Le bruit des verres qui s’entrechoquent, des regards qu’il faut croiser, début d’une discussion légère, timide, qui s’ose à peine. Renzo, Renaud.
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Je l’aperçois de loin, assise sur un banc, à quelques mètres du pont. Elle lit une revue. Elle se lève à mon arrivée. Nous nous serrons la main. C’est une jeune femme élégante, au corps généreux. Ses cheveux sont si sombres qu’ils en ont des reflets bleus et sa peau est étonnamment claire. Quelques rares taches de rousseur égaillent un visage au port altier mais le regard semble sans sourire. Un physique paradoxal : de la rondeur et de la raideur. Non en fait, pas de la raideur, plutôt un sérieux qui met à distance l’autre.
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Rentrée chez moi, je me concentre sur mon grand-père, René Schwarz. Blanche, ma mère, est née en 1940 à Pétrys d’Irène Lacroix et René Schwarz. Qui est-il ? D’où vient-il ? Je regarde les photos. Quelques inscriptions au dos me renseignent un peu.